Les territoires connectés et durables à l’épreuve des crises

Depuis plus de 10 ans, le numérique s’impose comme une dimension structurante du développement des territoires. Les grandes métropoles se sont emparées rapidement du sujet de la transformation numérique, accompagnées par une volonté d’acteurs industriels du numérique de promouvoir leurs offres de services. Aujourd’hui, la donne a changé. Tout territoire, quel qu’il soit, peut tirer profit du très haut débit et du numérique pour répondre aux enjeux de son développement. Par ailleurs, au fil des ans, le curseur s’est déplacé d’une approche « techniciste » vers une approche portant davantage les valeurs d’inclusion, de résilience et de durabilité.

Les territoires connectés et durables sont le terreau favorable à l’émergence de nouveaux services. Toutefois, nombre de ces services rencontrent des difficultés d’un passage à l’échelle. C’est un des défis principaux qui attend les territoires connectés et durables pour les années à venir. A cela vient s’ajouter l’urgence d’apporter des réponses aux crises récentes qui affectent les territoires (changement climatique, crise sanitaire, crise énergétique…). Cette conjonction marque, de notre point de vue, la 4ème génération des territoires connectés et durables pour laquelle le numérique va devoir faire preuve de sa capacité à répondre aux défis et urgences des territoires. Il est urgent de passer des promesses aux réalisations dont les impacts seront tangibles pour le plus grand nombre.

Le chemin à parcourir va cependant demander de concentrer les efforts. En effet, les résultats de l’observatoire Infranum THD 2022 auquel l’IDATE à contribuer montrent l’appétence de toutes les strates territoriales mais aussi de fortes disparités quant à la maturité des territoires.

Le présent rapport a retenu un focus sur la question de la gestion de l’énergie, en écho à la crise qui nous affecte tous et impose de développer de nouvelles solutions pour lesquelles le numérique est une composante essentielle pour la constitution du service. Trois aspects particuliers ont été retenus :

• L’autoconsommation électrique (individuelle et collective) qui, si elle demeure encore aujourd’hui marginale dans le mix énergétique national, peut constituer une alternative vertueuse pour les territoires tant urbains que ruraux.
• L’effacement diffus résidentiel qui représente un des volets de la gestion intelligente de l’énergie particulièrement intéressant lors de périodes de fortes tensions sur l’approvisionnement électrique des territoires.
• L’éclairage public pour lequel une gestion intelligente doit permettre de concilier les enjeux associés pour les territoires, à savoir réduction des consommations et des factures énergétiques, lutte contre les nuisances lumineuses, valorisation du territoire et préservation de la sécurité publique.

L’épreuve des crises pour les territoires connectés et durables représente une formidable opportunité pour accélérer la transformation numérique des territoires.